L'ambition des Catalans en 1282 (partie 17)

Publié le par Jean

Pere II se dépense sans compter !

Ecoutons Ramon Muntaner

« Le roi d’Aragó parcourut toutes ses côtes pour inspecter les travaux. Il ordonna à Saragossa, Tortosa, Barcelona et València, de faire du biscuit ; et il fit venir à Tortosa une grande quantité d’avoine et de froment, et il en fit tellement venir que Tortosa ne pouvait le contenir, et qu’on fut obligé de construire des baraques en bois pour l’y déposer. En même temps, il écrivit à tous les riches hommes de son royaume qu’il voulait qu’ils viennent avec lui dans cette expédition, et qu’ils se préparent à le suivre avec tant de cavaliers, tant d’arbalétriers et tant de piétons ; et à chacun, il faisait parvenir, soit dans leurs terres, soit là où ils voulaient, tout l’argent dont ils avaient besoin. Il ordonna que personne n’ait à s’occuper de s’approvisionner de viande, de vin, ni d’orge, parce qu’il aurait soin d’avoir tout ce qui était nécessaire pour le voyage. Le roi faisait cela, afin qu’ils n’aient à s’occuper chacun que du harnais de leur personne et qu’ils arrivent bien armés et équipés.
La chose alla ainsi, car on ne vit jamais jusqu’ici aucun voyage de mer aussi bien approvisionné de harnais de corps, de chevaux, d’arbalétriers, et de gens de pied, et de marins, que le fut celui-ci. Les ordres furent si bien donnés qu’il s’y trouva vingt mille almogavares, tous de la frontière, et huit mille arbalétriers des pays d’en haut. Le roi voulut avoir auprès de lui mille chevaliers, tous de haut parage, un grand nombre d’arbalétriers de Tortosa, d’Aragó et de Catalunya, et de servants. Que vous dirai-je ? L’armement était si considérable que tous les rois et seigneurs du monde, soit chrétiens, soit sarrasins, qui avaient des possessions maritimes, se tenaient sur leurs gardes et craignaient beaucoup pour leur pays; car nul homme né, vivant au monde n’était instruit de ses projets. »

Et le royaume de Mallorca ?

Ramon Muntaner raconte ce qu’il se passe à Cotlliure : « A Cotlliure, les forgerons ne faisaient que des ancres, et tout ce qu’il y avait de charrons en Rosselló était venu à Cotlliure où ils construisent des nefs, des llenys, des barques et des galères ».

A suivre lundi prochain...
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