L'ambition des Catalans en 1282 (partie 22)

Publié le par Jean

Paiement des renforts français.
Le 19 mars 1283, le jeune Charles - Charles le Boiteux - fils du roi Charles I°, demande aux trésoriers de remettre à Louis de Mons 30.000 onces d’or pour payer «au chevaliers, escuiers, serjanz, arbaletiers a cheval et a pié, qui sont en notre compaignie et que nous entendons que il doient venir pour passer au roiaume de Secile avec nous en cest prochien passage, et pour paier les chatelains et serjanz et faire garnir aucuns chatiaux … et a noz chiers cousins le conte d’Artois et le conte d’Alencon…»


Sommation adressée par Pere II à Jaume II.
«De quel côté est-il?» se demande le camp barcelonais. Le 20 juillet 1283, des ambassadeurs de Pere II rencontrent le roi de Mallorca à Perpinyà et lui demandent de prendre clairement position. Nous sommes en juillet, et déjà Jaume II est en pourparlers secrets avec le roi de France. « Que tous sachent que, en notre présence et en présence de l’écrivain dont le nom suit, et de tous ceux dont le nom suit, le treizième jour des calendes d’août, l’année du seigneur 1283, Simon de Girondella, soldat, et Ramon de Toylana, juge de la curie du seigneur roi d’Aragó, se tenant en présence de l’illustre seigneur Jaume, par la grâce de Dieu roi de Mallorca, dans le Palais de Perpinyà, ont proposé et dit au sus-dit seigneur roi de Mallorca, qu’ils avaient été envoyés à lui de la part du roi d’Aragó, avec les lettres de créance qu’ils ont remises eux-mêmes au roi de Mallorca lui-même; et eux-mêmes, exposant le mandat ou légation à eux confiés par le dit seigneur roi d’Aragó, ont dit que le seigneur roi d’Aragó notifiait au même roi de Mallorca, par leur entremise, que l’illustre roi de France en
même temps que le roi Charles, sans avoir découvert vexation ni attitude de refus de la part du seigneur roi d’Aragó lui-même, se préparait à guerroyer et à faire la guerre contre la personne, la terre et le royaume du seigneur roi d’Aragó. C’est pourquoi, les sus-dits Simon de erundella et Ramon deToylana, au nom et sous mandat du seigneur roi d’Aragó, demandaient et avertissaient le seigneur roi de Mallorca lui-même, tant en raison du devoir d’amour fraternel que du devoir provenant des conventions passées entre eux, qu’il se prépare avec toutes ses ressources à aider et à défendre le seigneur roi d’Aragó dans sa personne, sa terre et son royaume, et encore à défendre le seigneur et l’aider contre la guerre susnommée et les torts que le susnommé roi de France avec le roi Charles fait et se propose de faire contre le mentionné seigneur roi d’Aragó, sa terre et aussi son royaume. Et pour conclure, les messagers sus-indiqués demandèrent qu’il leur soit fait réponse par le dit roi de Mallorca concernant les demandes présentées plus haut par eux-mêmes.
Et le dit seigneur roi de Mallorca répondit aux dits messagers que, comme la dite affaire représentait pour lui une grande difficulté et beaucoup de danger, il préférait tenir sur ce qui vient d’être dit une délibération plus ample qu’on ne peut faire sur leprésent, et, une fois tenue cette délibération, au sujet des requêtes susmentionnées faites à lui-même par l’entremise des dits messagers, il donnera réponse au dit illustre roi d’Aragó par ses messagers particuliers.
Tout cela se produisit au jour et année ci-dessus indiqués, en présence et sous la garantie du noble Guillem de Canet, seigneur de Canet et du noble Pons de Guardia, et de Ramon, par la grâce de Dieu abbé d’Arles, et de Jaume de Monredon, vicaire du Rosselló, et du maître Ramon Torrent, écrivain public de Perpinyà; moi, qui ai écrit tout ce qui vient d’être dit, et lui
ai donné forme officielle, à la demande et à la réquisition des dits messagers de l’illustre seigneur roi d’Aragó et sur l’ordre de l’illustre seigneur roi de Mallorca sus indiqué. (Suivent les signatures)».
(Texte traduit du latin par Henri Vidal)

Publié dans Histoire des Catalans

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